Andrea Meza Murillo, Secrétaire exécutive adjointe de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Celeste Saulo, Secrétaire générale de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et Alan AtKisson, Secrétaire exécutif et directeur général du Partenariat mondial pour l'eau (GWP) sur la conférence « Résilience à la sécheresse +10 ».
Photo : OMM

La conférence sur la résilience à la sécheresse appelle à une action accélérée

Les sécheresses sont un danger climatique insidieux. Une conférence internationale sur la résilience à la sécheresse a appelé à renforcer la coopération mondiale afin de trouver des solutions concrètes pour faire face aux risques croissants de sécheresse et de pénuries d'eau dans le monde.

Les sécheresses sont de plus en plus intenses et fréquentes en raison des changements intervenant dans le cycle hydrologique. Conscients de l'urgence de ce défi, quelque 1 000 experts, décideurs politiques et professionnels ont participé à la conférence « Résilience à la sécheresse +10 », organisée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) du 30 septembre au 2 octobre 2024 à Genève (Suisse).

2023 a été l'année la plus sèche pour les rivières et les débits mondiaux en plus de trois décennies d'enregistrement, ce qui constitue un signal alarmant de changements critiques dans la disponibilité de l'eau.

La conférence avait pour but de :

  • Réfléchir aux avancées et aux défis liés à la gestion des risques de sécheresse au cours de la dernière décennie, à la suite de la réunion de haut niveau de 2013 sur les politiques nationales en matière de sécheresse. L’accent a été mis sur l’exploration de nouvelles approches pour renforcer la résilience face à la sécheresse à l'avenir.
  • Planifier l'intensification des efforts pour lutter contre la sécheresse, en réponse à l'accélération des impacts du changement climatique.
  • Inciter les décideurs à sensibiliser, mobiliser les ressources et donner la priorité à la résilience à travers des stratégies intégrées de gestion de la sécheresse.

« Nous espérons qu’une synergie entre les résultats techniques et les orientations politiques renforcera la volonté politique, ouvrant ainsi la voie à une gestion intégrée de la sécheresse dans les années à venir. Il est essentiel que les actions immédiates et à long terme figurent en priorité dans les programmes mondiaux et régionaux », a déclaré Celeste Saulo, Secrétaire général de l'OMM.

Résultats et recommandations

Les discussions ont porté sur neuf thèmes principaux, chacun abordant des aspects cruciaux de la gestion de la sécheresse tout en soulignant les défis et les opportunités pour renforcer la résilience à l’échelle mondiale. La conférence a formulé plusieurs recommandations essentielles pour orienter les politiques et actions relatives à la sécheresse pour la prochaine décennie, notamment :

  • Résilience à la sécheresse et mécanismes mondiaux : il est impératif de renforcer la collaboration internationale sur les risques de sécheresse et d'aligner les efforts sur des cadres tels que l'Accord de Paris, le Cadre de Sendai et les Objectifs de développement durable (ODD). 
  • Gestion des risques de sécheresse : une approche systémique et intégrée doit être adoptée, alliant gestion durable des terres et gestion intégrée des ressources en eau dans les politiques nationales et régionales.
  • Surveillance des épisodes de sécheresse, évaluation des impacts et prévisions : une amélioration est nécessaire dans le suivi, la prévision et la collecte systématique des données, notamment concernant les impacts en cascade et cumulés, ainsi que les sécheresses soudaines à évolution rapide.
  • Des politiques à l'action : toutes les parties prenantes concernées sont appelées à mobiliser des ressources, catalyser la volonté politique et mettre en œuvre des plans nationaux de lutte contre la sécheresse ancrés dans une gestion proactive et intégrée aux niveaux national, régional et mondial.
  • Écosystèmes : les stratégies de résistance à la sécheresse doivent prioriser les écosystèmes, notamment la gestion de la qualité de l’eau, des eaux souterraines et la protection des habitats aquatiques.
  • Inclusion sociale et justice climatique : la sécheresse affecte de manière disproportionnée les groupes marginalisés, notamment les femmes, les jeunes, les peuples autochtones et les communautés vivant dans des zones rurales et isolées. La conférence a plaidé pour l’intégration d’approches intersectorielles, spécifiques au genre et inclusives dans les politiques nationales de lutte contre la sécheresse.
  • Financement de la lutte contre la sécheresse : les parties prenantes et les entités privées sont encouragées à augmenter les flux financiers vers les projets renforçant la résilience à la sécheresse en mettant l’accent sur des mécanismes de financement innovants, dont l'engagement du secteur privé et le financement adapté aux jeunes.
  • Partenariats entre secteur public, secteur privé et-société civile : les parties prenantes doivent être ouvertes à de nouvelles approches favorisant des partenariats innovants. 
  • Santé : il est crucial d'aider les systèmes de santé publique à se préparer aux risques sanitaires liés à la sécheresse en approfondissant notre compréhension de son impact sur les déterminants environnementaux, économiques et sociaux de la santé ainsi que de ses effets directs ou indirects sur la santé humaine.

Principaux enseignements

Les discussions ont particulièrement mis en lumière les points suivants :

  • Une gestion intégrée, proactive et prospective est essentielle pour faire face à la sécheresse.
  • Les approches intersectorielles et participatives doivent être intégrées dans les politiques nationales de lutte contre la sécheresse.
  • Le renforcement des systèmes de collecte et de partage de données est crucial.
  • La lutte contre la sécheresse est au cœur du développement durable, de l'adaptation au climat et des systèmes d'alerte précoce pour tous.
  • Il est absolument nécessaire de mobiliser e ressources et de renforcer la volonté politique en faveur de la résilience face à la sécheresse.

Dans les années à venir, le Programme de gestion intégrée de la sécheresse (PGIS) et l'Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse (IDRA) joueront un rôle clé dans l'intensification de ces efforts. Leur engagement portera sur la coopération transfrontalière, les partenariats public-privé et l'intégration de la résilience à la sécheresse dans les stratégies globales d'adaptation au climat.

Les résultats de la conférence informeront la communauté mondiale impliquée dans la lutte contre la sécheresse ainsi que les discussions de haut niveau lors de la 16e COP de la CNULCD en décembre 2024, où la résilience à la sécheresse sera un thème central.

(OMM/ile)

Visitez le site de la conférence « Résilience à la sécheresse +10 »

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