La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture 2024

La production halieutique et aquacole mondiale a atteint un niveau sans précédent, la production d’animaux aquatiques issue de l’aquaculture dépassant pour la première fois celle de la pêche de capture. La production record d’aliments aquatiques met en évidence le potentiel du secteur pour ce qui est de lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

La production halieutique et aquacole mondiale s’est établie à 223,2 millions de tonnes en 2022, soit 4,4 pour cent de plus qu’en 2020, selon le rapport La Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Juin 2024. Elle comprenait 185,4 millions de tonnes d’animaux aquatiques et 37,8 millions de tonnes d’algues.

La production aquacole mondiale a atteint le niveau sans précédent de 130,9 millions de tonnes, dont 94,4 millions de tonnes d’animaux aquatiques, soit 51 pour cent de la production totale d’animaux aquatiques. 

La croissance de l’aquaculture montre que ce secteur peut contribuer encore davantage à satisfaire la demande mondiale grandissante d’aliments aquatiques. Toutefois, son expansion et son intensification futures devront accorder la priorité à la durabilité et profiter aux régions et aux populations qui en ont le plus besoin. 

Actuellement, l’aquaculture est dominée par une poignée de pays, dont 10 – la Chine, l’Indonésie, l’Inde, le Vietnam, le Bangladesh, les Philippines, la République de Corée, la Norvège, l’Égypte et le Chili – produisent plus de 89,8 pour cent du total. Néanmoins, de nombreux pays à faible revenu d’Afrique et d’Asie ne réalisent par leur plein potentiel. Des politiques ciblées, le transfert de technologie, le renforcement des capacités et l’investissement responsable sont cruciaux pour favoriser l’aquaculture durable là où elle est le plus nécessaire, en particulier en Afrique. 

Sur le total de la production d’animaux aquatiques, 89 pour cent étaient destinés à la consommation humaine directe, ce qui illustre le rôle fondamental des pêches et de l’aquaculture dans le maintien de la sécurité alimentaire mondiale. Le reste était destiné à la consommation indirecte ou à des usages non alimentaires, principalement à la fabrication de farine et d’huile de poisson. 

La production de la pêche de capture est majoritairement issue de stocks durables

La production mondiale de la pêche de capture est demeurée stable depuis la fin des années 1980. En 2022, le secteur a produit 92,3 millions de tonnes, dont 11,3 millions de tonnes dans les eaux continentales et 81 millions de tonnes dans les eaux marines. Malgré la croissance de l’aquaculture, la pêche de capture demeure une source essentielle d’animaux aquatiques. 

Cependant, la proportion des stocks marins exploités à un niveau biologiquement viable est descendue à 62,3 pour cent en 2021, perdant 2,3 pour cent par rapport à 2019. Lorsque l’on pondère les résultats en fonction du niveau de production, il en ressort que 76,9 pour cent des débarquements issus de stocks suivis par la FAO en 2021 concernaient des stocks biologiquement viables. Cela souligne le rôle qu’une gestion efficace des pêches peut jouer s’agissant de faciliter la reconstitution des stocks et l’augmentation des prises, d’où la nécessité de reproduire de toute urgence les politiques fructueuses pour inverser l’actuelle tendance à la baisse.

La production d'animaux aquatiques devrait croître

Le rapport contient également les projections de la FAO pour les pêches et l’aquaculture, qui prévoient une hausse de la production et de la consommation apparente mondiales jusqu’en 2032. 

La production d’animaux aquatiques devrait croître de 10 pour cent d’ici à 2032 pour atteindre 205 millions de tonnes. L’expansion de l’aquaculture et la remise sur pied de la pêche de capture expliqueront cette progression. 

Selon le rapport, la consommation apparente augmentera de 12 pour cent et représentera en moyenne 21,3 kilogrammes par habitant en 2032. La hausse des revenus et l’urbanisation, l’amélioration des pratiques et de la distribution après capture/récolte ainsi que l’évolution des habitudes alimentaires devraient en être les principaux facteurs. 

Toutefois, la consommation apparente par habitant continuera de diminuer en Afrique, car la production risque de ne pas suivre la croissance démographique. Ces projections sont particulièrement inquiétantes pour l’Afrique subsaharienne, où de nombreux pays ne peuvent satisfaire leurs besoins nutritionnels, en particulier en protéines animales et en micronutriments, sans les aliments aquatiques.

Une source de revenus importante pour des millions de personnes

Outre la nutrition et la sécurité alimentaire, les pêches et l’aquaculture sont un important pourvoyeur de moyens de subsistance. Selon les données les plus récentes, 61,8 millions de personnes étaient employées dans le secteur primaire des pêches et de l’aquaculture en 2022, contre 62,8 millions en 2020. 

Les données ventilées par sexe indiquaient que les femmes représentaient 24 pour cent de la main-d’œuvre totale mais 62 pour cent de celle du sous-secteur de la transformation. Des inégalités entre les genres demeurent, notamment des disparités de salaire, un manque de reconnaissance de la contribution des femmes au secteur et des violences fondées sur le genre. 

(FAO/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport, consultez le site Internet du FAO

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