L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2024

Selon ce rapport, le monde est encore loin d’être sur la voie qui le mènerait à la réalisation de l’objectif de développement durable « Faim zéro » (ODD 2) à l’horizon 2030. Il indique que le monde est revenu 15 ans en arrière, les niveaux de sous-alimentation étant comparables à ceux de 2008‑2009.

La dernière édition en date du rapport intitulé L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde - Des financements pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition, publiée en juillet 2024 par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM), attire l’attention sur le fait que la réalisation de l’ODD 2, à savoir l’élimination de la faim, exige une approche multidimensionnelle, et notamment de transformer et de renforcer les systèmes agroalimentaires, de s’attaquer aux inégalités et de garantir une alimentation saine pour tous, abordable et accessible. Cette approche nécessite des ressources supplémentaires et présentant un meilleur rapport coût-efficacité, ainsi qu’une définition claire et harmonisée du financement au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

La faim continue d'augmenter en Afrique

Malgré quelques progrès enregistrés dans certains domaines tels que le retard de croissance et l’allaitement maternel exclusif, un nombre préoccupant de personnes demeurent exposées à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. En 2023, après trois années consécutives de stagnation des niveaux de faim dans le monde, on dénombrait ainsi entre 713 millions et 757 millions de personnes sous-alimentées, soit environ 152 millions de personnes de plus qu’en 2019 si l’on considère le milieu de la fourchette (733 millions).

Les tendances diffèrent considérablement selon les régions : la proportion de la population souffrant de la faim continue d’augmenter en Afrique (20,4 pour cent), se maintient en Asie (8,1 pour cent) – même si la situation reste particulièrement difficile, la région comptant plus de la moitié des personnes qui souffrent de la faim dans le monde –, et diminue légèrement en Amérique latine (6,2 pour cent). De 2022 à 2023, la faim a empiré en Asie de l’Ouest, dans les Caraïbes et dans la plupart des sous-régions de l’Afrique.

Si les tendances actuelles se confirment, quelque 582 millions de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, parmi lesquelles la moitié vivront en Afrique, avertit le rapport. Cette projection est très proche des niveaux observés en 2015 lorsque les objectifs de développement durable ont été adoptés, ce qui dénote une stagnation inquiétante des progrès.

Des milliards de personnes n'ont toujours pas accès à une alimentation adéquate

En 2023, environ 2,33 milliards de personnes dans le monde étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, un nombre qui n’a guère évolué depuis le brusque retournement qui s’est produit en 2020 sur fond de pandémie de covid-19. Plus de 864 millions d’entre elles ont connu une insécurité alimentaire grave, ce qui signifie qu’elles n’ont rien mangé pendant une journée entière, voire plus parfois. Ce chiffre est demeuré invariablement élevé depuis 2020, et si l’Amérique latine montre des signes d’amélioration, des défis plus grands persistent, en particulier en Afrique où 58 pour cent de la population se trouvent en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave.

L’insécurité alimentaire et la malnutrition s’accentuent en raison d’une association de facteurs, notamment l’inflation persistante des prix alimentaires, qui continue d’éroder les gains économiques pour un grand nombre de personnes dans de nombreux pays. D’autres facteurs tels que les conflits, les changements climatiques et les fléchissements économiques deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. Ces problèmes, auxquels s’ajoutent des causes sous-jacentes telles que l’inaccessibilité économique d’une alimentation saine, des environnements alimentaires néfastes pour la santé et la persistance des inégalités, se conjuguent désormais, ce qui amplifie leurs effets respectifs.

(FAO/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport sur le site web de la FAO 

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