Dynamiques du développement en Afrique : Compétences, emplois et productivité

Il est crucial de libérer le potentiel économique de l'Afrique alors que sa main-d'œuvre jeune et qualifiée continue de croître. Selon ce rapport, d'ici 2050, 85 pour cent de l'augmentation de la population mondiale en âge de travailler se produira en Afrique. Bien que les niveaux d'éducation soient en hausse, les défis du marché de l'emploi demeurent. Le rapport recommande des politiques stratégiques pour renforcer les compétences et la productivité.

Selon la dernière édition du rapport « Dynamiques du développement en Afrique », intitulée « Compétences, emplois et productivité » et publiée en juillet 2024 par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), améliorer la qualité et l’accès au développement des compétences permettra à l’Afrique de tirer pleinement parti du potentiel de croissance de sa jeune main-d’œuvre, en plein essor et de plus en plus qualifiée.

L’augmentation totale attendue de la population mondiale d’âge actif à l’horizon 2050 se produira pour 85 pour cent en Afrique. La population d’âge actif (15-64 ans) aura alors quasiment doublé en Afrique, passant de 849 millions en 2024 à 1,56 milliard en 2050. Ces nouveaux entrants sur le marché du travail seront plus instruits que les générations précédentes, le nombre total de jeunes Africains diplômés de l’enseignement secondaire ou supérieur ayant plus que doublé, pour passer de 103 millions en 2020 à 240 millions en 2040. Ces jeunes seront à la recherche d’un emploi dans des économies dynamiques ; la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait augmenter de 3,2 pour cent en 2023 à 3,5 pour cent en 2024 pour atteindre un taux annuel de 4 pour cent en moyenne en 2025, dépassant celle de l’Amérique latine et des Caraïbes (2,5 pour cent) et talonnant celle des pays en développement d’Asie (4,.8 pour cent), contre un taux de 3,2 pour cent à l’échelle mondiale. 

Selon le rapport, de nombreuses économies africaines sont confrontées à un double défi : les travailleurs ne possèdent pas l’éventail de compétences spécifiques que requièrent les emplois existants et, parallèlement, les emplois de qualité ne sont pas assez nombreux pour inciter les travailleurs à renforcer leurs compétences. Plus de 80 pour cent des jeunes Africains scolarisés aspirent à occuper des emplois hautement qualifiés, mais seuls 8 pour cent d’entre eux en trouvent.

Les pénuries de compétences, notamment dans des secteurs comme l’agroalimentaire, les énergies renouvelables et l’exploitation minière, freinent l’investissement privé. En fin de compte, les économies restent essentiellement informelles sous l’effet d’une offre insuffisante de travailleurs qualifiés, associée à une faible demande pour les compétences requises par les nouveaux emplois. D’après les estimations, 82 pour cent des travailleurs en Afrique sont employés dans le secteur informel et occupent des emplois pour la plupart faiblement rémunérés, de qualité médiocre et peu protégés ,contre 56 pour cent en Amérique latine et dans les Caraïbes et 73 pour cent dans les pays en développement d’Asie.

Les Dynamiques du développement en Afrique 2024 révèlent que l’instruction en Afrique reste faible, en termes de qualité et de quantité, en comparaison à d’autres régions du monde. En 2021, en moyenne les gouvernements africains ont alloué 3,7 pour cent de leur PIB à l’éducation, soit 14,5 pour cent de leurs dépenses publiques totales. Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux seuils de référence internationaux, fixés à au moins 4 pour cent du PIB et 15 pour cent des dépenses publiques totales. Seize des 42 pays africains pour lesquels des données sont disponibles pour la période 2020-23 n’atteignent pas ces seuils.

Le renforcement des compétences, conjugué à des emplois de meilleure qualité, augmentera la productivité de millions de travailleurs. Le rapport indique que chaque année supplémentaire d'instruction peut accroître jusqu’à 11.4 pour cent les revenus des apprenants africains, soit le rendement de l’éducation le plus élevé par rapport à toute autre région.

Les Dynamiques du développement en Afrique 2024 proposent plusieurs recommandations de politique publique pouvant aider à combler les déficits de l’Afrique en matière d’éducation et de compétences. Le rapport examine également les domaines stratégiques dans lesquels les cinq régions d’Afrique pourraient accroître le plus leur productivité grâce à une main-d’œuvre plus qualifiée : l’exploitation minière en Afrique centrale et australe, le numérique en Afrique de l’Est, les énergies renouvelables en Afrique du Nord et l’agroalimentaire en Afrique de l’Ouest.

(OCDE/ile)


Lire le rapport sur le site web de l’OCDE 

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