Les effets de lisière se produisent lorsque les arbres limitrophes sont exposés à des conditions défavorables.
Photo: © Rich Carey/Shutterstock.com

Les dangers cachés de la dégradation des lisières forestières

La fragmentation due à l’expansion de l’agriculture et des réseaux routiers a un impact considérable sur les forêts tropicales dont elle réduit la hauteur de la canopée et la biomasse. Cet impact menace la biodiversité et le stockage du carbone, et attire l’attention sur le besoin urgent d’adopter de meilleures mesures de protection dans les politiques climatiques.

Une étude publiée en juillet 2024 par des chercheurs de l’Institut Max Planck de biochimie montre que la fragmentation due à l’expansion de l’agriculture et des réseaux routiers réduit de 20 à 30 pour cent la hauteur de la canopée et la biomasse en lisière des forêts. Cette fragmentation a un impact sur les lisières immédiates, mais aussi plus profondément dans la forêt. Imputable aux changements climatiques, elle entraîne une réduction de la hauteur de la canopée et de la biomasse jusqu’à 1 500 mètres à l’intérieur de la forêt.

La dégradation des forêts est souvent exacerbée par des activités humaines telles que la coupe sélective et les incendies, ainsi que par les effets de lisière. Ceux-ci se produisent lorsque les arbres en lisière des forêts sont exposés à des conditions environnementales défavorables influencées, en grande partie, par leur environnement immédiat tel que les routes et la gestion des terres.

Il ressort de l’étude qu’en raison de la forte fragmentation et de son impact considérable, l’effet de lisière global menace jusqu’à 18 pour cent des forêts tropicales humides. Elle confirme par ailleurs que même des perturbations de faible intensité peuvent réduire de 20 à 80 pour cent la hauteur de la canopée et considérablement altérer sa structure sur 20 à 30 ans. On attribue cette dégradation à long terme aux faibles taux de rétablissement qui dépendent de la composition des forêts, des conditions climatiques et de perturbations supplémentaires.

La dégradation touche souvent de plus vastes superficies que la déforestation totale et elle contribue considérablement aux émissions de carbone et à la perte de biodiversité. Malgré l’impact qu’elle peut avoir, la dégradation est fréquemment négligée par les politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 
Compte tenu de la variété des services écosystémiques fournis par les forêts tropicales, les résultats de l’étude soulignent le besoin urgent de les protéger.

L’empreinte humaine cachée de la dégradation des forêts tropicales et les effets à long terme de cette dernière exigent un accroissement des efforts visant à prévenir son intensification et à protéger les forêts déjà dégradées afin de respecter les engagements de conservation pris lors de récentes conférences des Nations unies sur les changements climatiques et la biodiversité. 

(mpg/ile)

Pour en savoir plus, consultez le site Web de l’Institut Max Planck de biochimie
 

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