Les technologies agricoles modernes telles que la robotique et l’intelligence artificielle (IA) peuvent favoriser la productivité.
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Associer agriculture traditionnelle et biotechnologie moderne pour atteindre les ODD ?

Pour répondre à l’augmentation de la demande alimentaire mondiale tout en atteignant les objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, les scientifiques expliquent qu’il est nécessaire de combiner les techniques de l’agriculture biologique et la biotechnologie moderne. Une nouvelle étude suggère qu’aucune des deux méthodes ne parviendra, à elle seule, à répondre aux futurs enjeux de la production alimentaire.

Réussir à cultiver de manière durable, pour une population humaine croissante, sur des superficies de terres agricoles en baisse constante et face au déclin des ressources en eau est un des grands défis environnementaux et de sécurité alimentaire du XXIe siècle. Séparément, les pratiques de l’agriculture biologique traditionnelle ou les aliments basés sur une agriculture cellulaire coûteuse ne peuvent pas être suffisamment développés pour répondre aux besoins alimentaires de populations importantes. Il est, en outre, dorénavant prouvé que les pratiques agricoles basées sur des intrants chimiques sont préjudiciables pour la santé humaine comme pour l’environnement.

Des chercheurs de l’université des sciences et technologies agricoles du Cachemire et de l’université d’Oxford en Grande-Bretagne estiment que la voie vers un avenir plus vert passe par la modernisation de l’agriculture génétiquement modifiée. Outre la réduction de l’utilisation des produits agrochimiques synthétiques, les chercheurs recommandent d’utiliser la robotique et des technologies respectueuses de l’environnement basées sur l’IA.

L’étude « Agrochemical-free genetically modified and genome-edited crops: Towards achieving the United Nations sustainable development goals and a 'greener' green revolution » (Cultures génétiquement modifiées et basées sur l’édition du génome, mais exemptes de produits phytosanitaires : vers la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies et vers une révolution verte « plus verte ») a récemment été publiée dans le Journal of Biotechnology.

Selon cette étude, les méthodes agricoles disponibles ont atteint leurs limites en matière de productivité. De nouvelles approches agricoles associant pratiques traditionnelles et technologies modernes, mais excluant toute intervention chimique, sont nécessaires pour répondre aux défis de la production alimentaire. Selon les scientifiques, la culture de plantes génétiquement modifiées sans intrants chimiques pourrait permettre d’intensifier l’agriculture tout en réduisant les nuisances sanitaires et environnementales.

Des méthodes agricoles modernes telles que l’intelligence artificielle permettront d’améliorer la productivité
 

Les chercheurs soulignent que l’introduction de gènes pléiotropes dans leur amélioration génétique, associée à l’utilisation de technologies agricoles modernes telles que la robotique et l’intelligence artificielle, devrait améliorer la productivité. Ces plantes « biologiques génétiquement modifiées » apporteront aux consommateurs des produits génétiquement modifiés sains et exempts de produits phytosanitaires. Ils estiment que ces pratiques agricoles ouvriront la voie à une nouvelle révolution agricole fondée sur des cultures génétiquement modifiées exemptes de produits chimiques à l’ère de l’Agriculture 4.0 et qu’elles aideront à atteindre les cibles des objectifs de développement durable des Nations unies.

Étant donné les progrès réalisés dans l’édition du génome, les chercheurs suggèrent, en outre, de mettre au point une nouvelle catégorie de « plantes génétiquement modifiées à caractères réversibles » pour limiter les craintes de ceux qui estiment que les cultures OGM sont à l’origine de dommages écologiques. Ils préconisent donc, dans cet article, de minimiser ou de supprimer totalement l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture en combinant l’agriculture biologique et les plantes OGM biofortifiées et tolérantes à de multiples stress qui existent déjà, et de mettre l’accent sur le développement de nouvelles « plantes génétiquement éditées réagissant aux engrais biologiques » et de nouvelles « plantes génétiquement éditées à caractères réversibles » pour l’avenir.

(Journal of Biotechnology/ISAAA/wi)

 

Référence:

Amjad M. Husaini, Muhammad Sohail  et al.: “Agrochemical-free genetically modified and genome-edited crops: Towards achieving the United Nations sustainable development goals and a 'greener' green revolution”, Journal of Biotechnology, mai 2024

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